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Wilbur Smith A la conquête du royaume. 1981- Presses de la Cité traduction 1998

A travers l'ouverture de la tente, le brûlant soleil d'Afrique découpa une tranche de lumière blanche sur le sol rouge.  
   
Un troupeau d'une centaine de gnous, le bétail sauvage des Boers.Ces animaux disgracieux au triste nez aquilin et à la barbe maigre étaient les clowns du veld. Ils se donnaient la chasse en tournant en rond, nez au sol, et en lançant des coups de sabots vers le ciel, puis, brusquement, ils cessaient ces cabrioles extravagantes et restaient immobiles à se regarder en grognant, les yeux hagards et l'air stupéfait  
   
Des autruches : les formes paraissaient frétiller au loin comme de longs têtards noirs dans l'eau tremblante du mirage. Les oiseaux semblaient flotter au-dessus du sol et surgir comme par enchantement dans l'air surchauffé de la plaine.  
   
L'intérieur de l'immense case au toit de chaume en forme de dôme était plongé dans la pénombre, de sorte que le treillis des branches et des cordes d'écorce joliment nouées disparaissaient dans l'obscurité au-dessus de leurs têtes comme une cathédrale.  
   
   
Leurs troncs s'élevaient jusqu'à d'immenses hauteurs, certains squameux comme des crocodiles, d'autres blancs et lisses, comme moulés dans de l'argile, leurs sommets suspendus telle une dentelle verte, loin au-dessus des clairières couvertes d'herbe jaune.  
   
Plus bas sur la berge opposée, un troupeau d'oryx beige-mauve émergea en trombe du sous bois. Leurs longues cornes droites se détachaient sur le ciel bleu-pâle de l'horizon et leur masque à pans coupés leur donnait une allure théâtrale et frivole.  
   
Dans l'intervalle, les plaines herbeuses étaient parsemées de petits troupeaux de bovins et d'animaux sauvages, zèbres et gnous bleus.  
   
Il leur parla des puits de mine que ces peuples avaient creusé puis abandonné, laissant le quartz aurifère là où ils l'avaient broyé avant de s'enfuir. Le ciel, au-dessus de la plaine, était tendu d'un voile de poussière pâle, de sorte que les objets, dépourvus de substance, semblaient s'éloigner comme dans un rêve vers un horizon indéfini.  
   
Par endroit, des fissures verticales s'ouvraient dans la falaise, mais aucune n'allait de la base au sommet, aucune ne permettait d'accéder à la crête.  

 

 

 

 

 

  Le pays au travers lequel elle chevauchait avait une grandeur âpre et sévère ; les horizons étaient infinis, le ciel haut et d'un bleu laiteux. Quelque chose remua à la lisière de son champ visuel, une masse énorme et d'une pâleur spectrale, et l'odeur acre d'un félin parvint à sa narine.
   
  Des nuées d'impalas flottaient sur le tapis soyeux de l'herbe dorée.
   
  Il y avait des familles de koudous gris, pâles comme des fantômes, aux oreilles en forme de trompette, les mâles portant leur fardeau de longues cornes noires en tire-bouchon avec une grâce étudiée.
   
  Plus ils grimpaient, plus la forêt devenait clairsemée. Elle faisait place à des bosquets de mimosas à l'écorce fine qui se détachait par endroit, découvrant le bois clair et lisse, et aux branches chargées de fleurs jaunes et pelucheuses.
   
  Il vit des troupeaux de koudous rayés aux grandes oreilles, d'antilopes noires au ventre blanc comme neige et aux cornes incurvées en forme de cimeterre, des grands buffles noirs et de zèbres dodus aux oreilles en alerte et à la crinière noire et raide, mais il n'y avait pas le moindre signe de présence humaine.
   
  Les zèbres levèrent la tête pour regarder l'inhabituelle petite caravane et exprimèrent leur curiosité par leurs hennissements semblables à des aboiements.
   

 

 

De petites mais violentes tornades venaient de nulle part, soulevaient de l'herbe sèche et des feuilles dans l'atmosphère immobile et parcouraient la plaine à toute vitesse, en suivant une route capricieuse.